L'ÉTALEMENT
URBAIN

Si l’hôpital agit à titre de levier pour le développement, son implantation dans les secteurs présentement considérés par le gouvernement aura pour effet de favoriser l’étalement urbain. Le résultat va à l’encontre des orientations actuelles en matière d’aménagement du territoire. Le futur hôpital aura un cycle de vie d’au moins 100 ans. Le choix de son site et de son design doivent donc être fait en fonction de sa pérennité et de sa durabilité.
Le choix des quartiers centraux comme lieu d’accueil pour le futur hôpital devrait permettre d’orienter la croissance de manière à maximiser l’emploi des infrastructures existantes et à restreindre les besoins en nouvelles infrastructures et services publics.

Au contraire, l’arrivée d’un centre hospitalier en périphérie du centre-ville devrait précipiter l’éventuelle construction d’un lien entre l’autoroute 50 et l’autoroute 5 en marge du centre du village de Chelsea.

FAVORISER LA
PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT

Les terrains localisés sur le boulevard de la Technologie et du Centre Asticou, qui semblent favorisés par le gouvernement, sont tous deux à proximité de milieux naturels. Il est facile d’imaginer que l’implantation d’un nouvel hôpital de 600 lits aurait nécessairement des répercussions négatives sur ces milieux et sur la biodiversité. En effet, le Centre Asticou borde le parc de la Gatineau, sur lequel des efforts de conservation sont réalisés en continu. Aux abords du boulevard de la Technologie, on retrouve également des boisés dont un corridor écologique désigné, qui est essentiel à la santé écologique du parc de la Gatineau.

RÉDUIRE LES
GAZ À EFFET DE SERRE

• En 2019, le secteur qui produisait le plus d’émissions de GES au Québec était celui des transports (routier, aérien, maritime, ferroviaire et hors route).

• Le secteur des transports générait 36,5 tonnes métriques de CO2, soit 43,3 % des émissions.

• À lui seul, le transport routier représentait 79,4 % des émissions du secteur des transports, soit 34,4 % des émissions totales de GES¹.
Comme il a été démontré plus tôt, les deux sites localisés en périphérie des quartiers centraux sont aussi beaucoup moins accessibles en transport en commun et en transport actif. Une implantation dans le secteur des Hautes-Plaines ou au Centre Asticou, qui offrirait peu d’alternatives à l’automobile pour s’y rendre, contribuerait donc nécessairement à l’augmentation des gaz à effet de serre (GES).
AVANTAGE CENTRE
À l’inverse, bien qu’un projet centralisé comprendrait aussi des espaces de stationnement, ceux-ci pourraient être en grande partie aménagés en structure (souterraine ou à étages). Quant aux éventuels emplacements extérieurs, dans la plupart des cas, ces espaces ne remplacent pas des îlots de verdure, mais plutôt des terrains déjà aménagés ou sans valeur écologique.

CENTRE-VILLE
PLUS FACILE ET PLUS RAPIDE

L’importance d’implanter le futur CHAU de manière centralisée est aisément démontrable par une comparaison des distances à parcourir pour s’y rendre, selon le point de départ dans la région. Le tableau présente différents scénarios comparant la distance entre ces points de départ et le site du CHAU, selon qu’il est centralisé ou en périphérie.
Notez que pour faciliter le calcul, les quatre projets urbains sont tous représentés par une même adresse fictive, soit la sortie des Allumettières de l’autoroute 50, située à une distance allant de 500 à 1 500 mètres des quatre sites.

L'ÉTAT DOIT
DONNER L'EXEMPLE

Par ses communications et ses politiques, le gouvernement du Québec incite les municipalités, entreprises et citoyens à faire des choix qui favoriseront le développement durable. Aujourd’hui, il a l’opportunité de montrer l’exemple en choisissant un site centralisé pour établir le futur CHAU.
L’expression « exemplarité de l’état » n’est pas un vain mot. Elle exprime le besoin pour un corps gouvernemental de mettre en pratique ce qu’il prêche. S’y soustraire pourrait soulever des doutes sur ses intentions réelles, voire même son intégrité, et ouvrirait la porte à ce que les entreprises et institutions esquivent aussi leurs obligations en matière de développement responsable.
Au moment où le Gouvernement du Québec élabore sa Politique nationale sur l’architecture et l’aménagement du territoire (PNAAT), il apparaît important de mettre le projet de construction du CHAU en relation avec les constats, les objectifs et les orientations qui ressortent du processus de consultation entourant l’élaboration de la politique.

01

Selon les études économiques et démographiques, la région de l’Outaouais québécois connaîtra une forte croissance d’entre 80 et 110 000 nouveaux résidents d’ici 2050. Il est donc primordial de planifier intelligemment cette croissance pour ne pas en subir les dommages collatéraux. Bien planifier notre croissance nous permet entre autres de réduire l’étalement urbain, ce qui a un impact direct sur les dépenses pour les nouvelles rues, les nouveaux services municipaux, services de santé et d’éducation, transport, etc.

02

Le gouvernement veut aussi prévoir des leviers permettant aux communautés de se dynamiser, et aux milieux dévitalisés d’être mieux valorisés. Le développement des dernières décennies dans la région de Gatineau a favorisé une approche de type banlieue, avec pour effet l’étalement urbain et la décroissance du centre-ville. L’ajout d’un équipement important comme un hôpital serait un geste structurant qui pourrait agir comme levier de redynamisation central, en plus de créer un effet d’entraînement pour la réalisation de projets d’envergure à proximité.

03

Dans son document, le gouvernement se pose la question : « Comment freiner le recours au voiturage en solo et encourager la population à se tourner vers des modes de transport actif et collectif? » La réponse à cette question est la création de milieux de vie complets dans lesquels il n’est pas nécessaire de recourir à l’automobile pour accéder à chaque fonction territoriale. La construction du futur CHAU sur un site excentré nuira à l’atteinte de nos objectifs de réduction de GES.